Le Premier ministre Sébastien Lecornu (g) et le président du Sénat, Gérard Larcher, à Versailles, le 31 mars 2023 ( POOL / Ludovic MARIN )
"Je ne serai pas le Premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella", a assuré Sébastien Lecornu aux sénateurs, les avertissant qu'une censure vaudrait dissolution, ont indiqué jeudi à l'AFP plusieurs participants à une réunion à la chambre haute.
Le Premier ministre s'est rendu mercredi soir à la conférence des présidents du Sénat, une réunion des présidents de groupes et de commissions censée définir l'ordre du jour parlementaire.
Le chef du gouvernement y a longuement pris la parole, selon plusieurs participants, pour défendre sa vision et appeler le Sénat à la "responsabilité" en vue des débats budgétaires, selon l'un d'eux.
"S'il y a censure sur le budget alors il y aura démission et donc dissolution", a notamment prévenu Sébastien Lecornu, selon son entourage, confirmant des propos rapportés par plusieurs participants à cette réunion, l'un d'eux évoquant la "gravité" avec laquelle M. Lecornu s'est exprimé.
"Je ne serai pas le Premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella", a-t-il également insisté, affirment plusieurs témoins, confirmant une information de Public Sénat.
"Il n'y a pas de deal avec le Parti socialiste", a-t-il également répété selon les mêmes sources. Avant d'assurer: "Je ne veux pas de 49.3, je ne veux pas d'ordonnances" pour faire adopter le budget, des hypothèses relayées autant que dénoncées ces dernières semaines par de nombreux responsables politiques.
"Il a confirmé qu'il ne voulait pas non plus de la loi spéciale", un scénario possible si le budget est rejeté, a insisté un président de groupe qui estime de son côté que le Premier ministre avait voulu "créer un courant de dialogue" avec le Sénat.
Cette visite de courtoisie à l'invitation du président du Sénat Gérard Larcher intervient alors que des tensions règnent entre l'exécutif et la majorité sénatoriale, une alliance droite-centristes, qui se plaint depuis plusieurs semaines du manque de transparence du gouvernement, de son absence de "cap" sur le budget et des concessions faites au Parti socialiste.
"Il a dit son attachement au bicamérisme", rapporte un participant. "Comme il n'y a pas d'Insoumis et de RN autour de la table au Sénat, il a insisté sur le fait qu'on était tous des républicains et des démocrates et qu'on n'était pas là pour détruire", explique-t-il.

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